« La vie n’est qu’un instant »

La vie n’est qu’un instant suspendu dans les airs,
Rien qu’un jour, qu’un moment, une heure passagère
Qui s’échappe et qui fuit, prise dans le roulis
Du fleuve méandreux faits de nos aujourd’huis.

Combien T’ai-je accordé, ô Jésus – mon appui -,
De ces instants glanés dans les champs de la vie ?
Certes mon âme aspire à vivre à Tes côtés
Mais mon cœur ô mon Père, est prompt à T’oublier !

Que m’importe Seigneur que mon passé soit sombre,
Que je soies dans la nuit, attendant le matin,
Ou que dans la chaleur, je suffoque sans ombre ?
Demain ne m’effraie plus, puisque Tu tiens ma main !

Que j’aimerais mon Dieu que ces propos soient vrais
Pourtant rien n’est plus faux : je connais mes silences,
Je sais que je T’oublie, que c’est dur de prier
Lorsque je me débats dans l’effroi, la souffrance.

Ma volonté est faible et mon cœur orgueilleux ;
Je sens naître en mon cœur, l’ennui et l’impatience ;
Quand je songe à demain, je crains mon inconstance.
Ô viens à mon secours ! Toi seul peux rendre pieux.

Accorde-moi encor Ton précieux soutien,
Cette grâce infinie qui déborde les nues,
Qui couvre la misère et voile l’âme nue
Du pécheur repenti, de celui qui n’a rien…

Je n’ai que ma souillure à T’offrir ô mon Dieu,
Je n’ai que mon fardeau à poser à Tes pieds,
Rien que ma puanteur pour parfumer les Cieux
Et mille et un péchés qu’il me faut expier !

Viens régner dans mon cœur, donne-moi ton amour,
Ton sourire et tes mots, ton regard et tes gestes.
Conserve mon cœur pur, que je puisse toujours
T’imiter de mon mieux, en demeurant modeste.

Ah ! Laisse-moi venir me réfugier en Toi,
Me cacher dans Tes bras, contempler Ton visage…
Le voile est déchiré, voilà l’autre rivage,
Les célestes parvis, la cité de mon Roi.

Là je n’entendrai plus les bruits vains de la terre,
Ce ne sera que chants, louange, adoration ;
Finis les pleurs, la peur, les doutes délétères,
Je goûterai Ta paix, divine condition.

Eau vive, Pain vivant, nourriture du Ciel !
Père, Frère et ami, Sauveur, Dieu éternel !
Mystère merveilleux ! Cep qui porte et nourri !
Donne-moi de ployer des fruits que Tu produis.

Près de Ton cœur divin, j’oublie tous mes émois,
Je ne redoute rien, je n’ai plus qu’une envie :
C’est ne plus Te quitter. Seigneur, vivifie-moi !
Ô prends toute la place ; cher Jésus, sois ma vie !

Oh fais-moi dédaigner ce monde et ses plaisirs ;
Viens diriger mes pas, couvre-moi de Ton aile ;
Que sur la route étroite, exilé(e) loin du Ciel,
J’avance à Ta lumière, c’est là mon seul désir.

Ô Soleil éclatant, Toi la première étoile !
Quel beau jour que celui où enfin réunis,
Je verrai Ta splendeur sans nuage et sans voile,
Où Tu estimeras mon service accompli !

En attendant Seigneur, le soir mon cœur est lourd
D’avoir autant failli, d’avoir encor fauté ;
Bien piètre ambassadeur que celui dont l’amour
Est si souvent mensonge et triste vanité.

Ta Parole est fermée, je n’ai plus le courage
De l’ouvrir et pourtant, quel baume pour mon âme.
Il n’est que la prière et l’aveu sans ambages
De ma faiblesse immense que Tu saisis des flammes.

La vie n’est qu’un instant suspendu dans les airs,
Rien qu’un jour, qu’un moment, une heure passagère
Que je veux partager avec Toi aujourd’hui
Et pour l’éternité, je Te donne ma vie.


Laisser un commentaire